La théologie de la lumière

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Pour comprendre la de il faut partir de la distinction faite par entre l' ou la ( [οὖὓια], [ϕύὓιὖ]), d'une part, et « ce qui est auprès de la nature » (ta peri tên phusin [τὰ περὶ τῆν ϕύὓιν]), de l'autre. Pour désigner le second terme, Palamas se sert du terme [ἐνέργεια], «   », emprunté aux Cappadociens, en même temps que du terme dionysien de [δύναμειὖ]. Les « énergies » ne désignent pas des actes volontaires, comme la par exemple, mais sont un mode d'être de Dieu. Dieu se révèle dans son essence comme dans ses puissances ou énergies (dunameis te kai energeai [δύναμειὖ τε καὶ ἐνέργειαι]); cependant, à la différence de l'essence de Dieu, ses puissances sont accessibles à la connaissance religieuse ou mystique. Insistant sur l'absolue inconnaissabilité de l'essence divine, Palamas considère que le terme d'ousia ne convient pas à Dieu  : il lui préfère celui d' [ὑπερούὓιοτηὖ], «   » ou «   » (cf. Y. de Andia, L'Union à Dieu chez Denys l'Aréopagite, Leiden, Brill, 1996, p. 155), dans la mesure où Dieu, à la différence des créatures, n'est pas limité par son essence. De même, considérant que les dunameis et energeai traditionnelles sont trop abstraites pour nommer le Dieu vivant, Palamas identifie l'être visible de Dieu et la créée ( [ϕῶὖ]). Réarticulant ainsi les idées des Pères dans les termes de sa métaphysique de la lumière, Palamas développe l'édifice de la théologie orthodoxe traditionnelle (cf. Lossky, À l'image et à la ressemblance de Dieu, op. cit., p. 39-65). La notion de ou de associée à la lumière de la vue par les apôtres au mont Thabor, a été canonisée par l'Église orthodoxe au XIVe siècle.

Zulfia Karimova et Andriy Vasylchenko

© Le Seuil / Dictionnaires le Robert, 2019.