grâce  [entrée directionnelle]

lat. (sur « agréable, charmant, cher, reconnaissant ») désigne une manière d'être agréable qu'on manifeste à autrui ou qu'autrui vous manifeste, « faveur, grâce, gratitude, bonnes relations », y compris sur le plan physique, « agrément, charme, grâce ». La langue d'Eglise s'en est tout particulièrement servi pour rendre gr. (ex. gratificus, bienveillant = kharistêrios) — nous entendons par exemple dans la salutation à la vierge Marie « pleine de grâces » qu'elle est chère, bienveillante et charmante. Le terme joue ainsi aux frontières de l'esthétique et du religieux.

I. esthétique de la grâce

1. Pour le gr. kharis, et la manière dont désigne le plaisir d'être, la joie d'exister dans la beauté du monde, on se reportera à plaisir (I, A).

Voir aussi l'étude du syntagme (encadré [1], « Bel et bon… », dans beauté).

2. Sur le réseau terminologique mis en place dans l'esthétique italienne de la Renaissance, on se reportera à leggiadria, « grâce, légèreté ».cf. disegno.

3. Sur le rapport entre grâce et et le «   », voir beauté, en part. encadré [4], « La beauté et la grâce », goût; cf. baroque, ingenium.

II. grâce et divin

Sur la comme liée à l'organisation du monde, voir, outre kharis et kosmos, le russe svet, « lumière, monde ». Sur le rapport entre la grâce et la la voir oikonomia.

© Le Seuil / Dictionnaires le Robert, 2019.